Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

Sensibilisation au cyberharcèlement : 40 collégien·nes mobilisé·es pour créer un Cyberharcèlomètre collectif

Action menée le 25 novembre 2025 à la Maison Départementale de Lutte contre les Discriminations (MDLD)

Le 25 novembre 2025, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et dans le cadre de l’Année européenne de la citoyenneté numérique, La Fabrique 13 a réuni quarante élèves de 4ème et de 3ème EURO du Collège Louis Armand pour une matinée de sensibilisation au cyberharcèlement. L’action, organisée à la Maison Départementale de Lutte contre les Discriminations, a été financée par le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, avec le soutien du service SAECI – Affaires européennes et coopération internationale.

En 2025, proclamée Année européenne de la citoyenneté numérique, l’objectif est de permettre aux jeunes de devenir des citoyens et citoyennes pleinement acteurs du numérique, capables d’évoluer en ligne avec respect, sens critique et responsabilité. Travailler avec les collégien·nes sur les enjeux du cyberharcèlement répond donc à un double besoin : renforcer leurs compétences numériques et les sensibiliser à la prévention des violences en ligne. L’atelier visait également à leur donner des repères concrets sur leurs droits et devoirs dans l’espace digital, en cohérence avec les principes promus par le Conseil de l’Europe et soutenus par l’Union européenne. Ce cadre européen rappelle l’importance de construire un environnement numérique sûr, inclusif et respectueux. En France, près de 20 % des collégiennes déclarent avoir été victimes de cyberharcèlement, un phénomène aux conséquences profondes sur le bien-être et la réussite scolaire.

Une série d’activités interactives a été proposée pour explorer les mécanismes du cyberharcèlement. Un travail collectif a été mené pour définir les notions clés, telles que le harcèlement, la discrimination et le sexisme pour aboutir à une définition commune et partagée du cyberharcèlement. Les élèves ont ensuite créé ensemble le Cyberharcèlomètre, un outil inspiré du Violentomètre, qui classe les comportements en ligne du plus anodin au plus grave. Pour l’enrichir, les collégien·nes ont travaillé en sous-groupes pour formuler des propositions à partir de situations vécues ou observées, anonymisées. Cette démarche active a permis de transformer leurs expériences personnelles en ressources éducatives et de favoriser une prise de conscience collective

Au moment de la création du Cyberharcèlomètre, les échanges entre élèves ont été particulièrement forts et révélateurs. En partageant des situations vécues ou observées, les collégien·nes ont exprimé avec beaucoup d’émotion que ces sujets restent difficiles à aborder, souvent perçus comme tabous ou trop sensibles. Plusieurs ont raconté qu’iels hésitent à parler lorsqu’on les critique en ligne sur leur physique, lorsqu’on les exclut d’un groupe WhatsApp en les humiliant ou lorsqu’on diffuse des surnoms malveillants qui les suivent au quotidien. D’autres ont confié avoir été témoins de situations plus graves encore, comme des photomontages humiliants partagés dans des groupes privés ou des menaces reçues après un conflit.

Le cadre sécurisant de l’atelier leur a permis de mettre des mots sur ces expériences, de comprendre qu’un commentaire moqueur répété, une exclusion brutale d’un groupe ou l’envoi forcé de photos intimes ne sont jamais anodins. En se rendant compte que plusieurs d’entre elleux avaient vécu des situations similaires, les élèves ont trouvé un véritable espace d’écoute et de soutien auprès de leurs camarades. L’exercice de reformulation collective, qui a transformé ces situations en catégories vertes, orange et rouges du Cyberharcèlomètre, a renforcé la cohésion du groupe et permis une prise de conscience partagée de l’importance de s’entraider et de demander de l’aide lorsque les situations deviennent préoccupantes ou dangereuses.

La matinée s’est conclue par un déjeuner avec Madame Martine Vassal, Présidente du Conseil Départemental, offrant un temps d’échange informel où les élèves ont pu partager leurs impressions.

Chaque classe a reçu le Cyberharcèlomètre personnalisé, imprimable au format A3, conçu pour être affiché dans les salles de classe. Cet outil vise à prolonger la réflexion initiée lors de l’atelier et à encourager la solidarité et le respect au sein des groupes.

Cette action, ancrée dans les valeurs européennes et citoyennes, contribue à former une génération de jeunes capables d’évoluer de manière éclairée et responsable dans un environnement numérique en constante évolution. 

La Fabrique 13 remercie le Collège Louis Armand, la Maison Départementale de Lutte contre les Discriminations, le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône et le service SAECI pour leur engagement et leur soutien dans la réalisation de cette journée.

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