Ce que les jeunes ont appris : bilan pédagogique du projet Democracy at the Mic

Democracy at the Mic s’est construit comme une aventure à la fois citoyenne, artistique et profondément humaine. À l’heure du bilan, ce qui ressort avant tout, c’est l’étendue des apprentissages réalisés par les jeunes, bien au-delà de ce qu’ils imaginaient en entrant dans le projet.

Sur le plan citoyen, les participants ont pu découvrir les valeurs européennes de manière vivante, concrète et incarnée. Les rencontres, les explorations en ville et les ateliers de réflexion leur ont permis de comprendre comment ces valeurs se traduisent dans la vie quotidienne, dans les institutions, mais aussi dans les situations d’injustice ou d’inégalité qu’ils observaient autour d’eux. Progressivement, ils ont développé une véritable capacité d’analyse : débattre, argumenter, écouter d’autres points de vue, interroger ce qui leur semblait évident, relier leurs expériences personnelles à des enjeux plus larges. Cette réflexion critique, souvent nouvelle pour eux, a été un des acquis les plus marquants.

L’aspect artistique du projet a également été déterminant. Grâce à la résidence menée avec Iraka, les jeunes ont découvert l’écriture comme un outil d’expression puissant. Ils ont appris à jouer avec les mots, à structurer une idée, à mettre en rythme une émotion, à faire entendre une colère ou une fierté. L’évolution a été spectaculaire : certains qui n’auraient jamais osé prendre la parole au début du projet se sont retrouvés, quelques semaines plus tard, capables de lire ou performer un texte personnel devant un groupe — et bientôt devant un public. L’écriture a servi de canal, mais aussi de révélateur : elle a permis à chacun de trouver sa voix, au sens propre comme au sens figuré.

Sur le plan collectif, le projet a renforcé des compétences précieuses : savoir travailler ensemble, s’écouter, se soutenir, accueillir les différences et gérer les désaccords. Les ateliers ont créé un espace où les jeunes ont pu expérimenter le respect, la coopération, la solidarité. Ils ont découvert que l’on peut construire quelque chose de fort et de beau lorsque l’on met ses idées en commun, lorsqu’on laisse de la place aux autres et que l’on accepte d’apprendre d’eux.

Enfin, le projet leur a permis de comprendre le rôle de l’art comme moyen d’engagement. Ils ont pris conscience que le rap, le slam ou la performance ne sont pas seulement des formes artistiques : ce sont des outils pour défendre des positions, raconter un vécu, dénoncer une injustice, sensibiliser un public. L’art leur a donné une puissance nouvelle, une façon d’occuper l’espace public, de prendre place dans la société et d’assumer leur propre voix.

Au fil des semaines, une idée s’est imposée : ils ont un pouvoir d’agir. Ils peuvent influencer, toucher, convaincre, raconter leur réalité et transformer leur colère ou leurs rêves en messages audibles. Cette prise de conscience, plus que tout, restera comme l’un des grands succès pédagogiques de Democracy at the Mic.

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